Lorsque les fameuses « fresques » du Tassili-n-Ajjer furent pour la première fois présentées au public par Henri Lhote, grand public et chercheurs se passionnèrent pour ces témoignages d’une « nouvelle civilisation ancienne ». La maîtrise technique des peintres dont les œuvres avaient défié les millénaires au cœur du Sahara était étonnante, et nul ne pouvait douter que des auteurs aussi sûrs de leur art avaient un important message à transmettre. Mais lequel? Comme pour la majorité des arts rupestres du monde, la disparition des peintres et des graveurs, et l’irréparable hiatus creusé entre leur monde et le nôtre, laissent les herméneutes bien démunis… quand ils ne lâchent pas la bride à leur imagination.